ADIEUX DE L'HOTESSE ARABE
Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : Les orientales) |
Adieux de l'hôtesse arabePuisque rien ne t'arrête en cet heureux pays,Ni l'ombre du palmier, ni le jaune maïs, Ni le repos, ni l'abondance, Ni de voir à ta voix battre le jeune sein De nos soeurs, dont, les soirs, le tournoyant essaim Couronne un coteau de sa danse, Adieu, voyageur blanc ! J'ai sellé de ma main, De peur qu'il ne te jette aux pierres du chemin, Ton cheval à l'oeil intrépide ; Ses pieds fouillent le sol, sa croupe est belle à voir, Ferme, ronde et luisante ainsi qu'un rocher noir Que polit une onde rapide. Tu marches donc sans cesse ! Oh ! que n'es-tu de ceux Qui donnent pour limite à leurs pieds paresseux Leur toit de branches ou de toiles ! Qui, rêveurs, sans en faire, écoutent les récits, Et souhaitent, le soir, devant leur porte assis, De s'en aller dans les étoiles ! Si tu l'avais voulu, peut-être une de nous, Ô jeune homme, eût aimé te servir à genoux Dans nos huttes toujours ouvertes ; Elle eût fait, en berçant ton sommeil de ses chants, Pour chasser de ton front les moucherons méchants, Un éventail de feuilles vertes. Mais tu pars ! - Nuit et jour, tu vas seul et jaloux. Le fer de ton cheval arrache aux durs cailloux Une poussière d'étincelles ; A ta lance qui passe et dans l'ombre reluit, Les aveugles démons qui volent dans la nuit Souvent ont déchiré leurs ailes. Si tu reviens, gravis, pour trouver ce hameau, Ce mont noir qui de loin semble un dos de chameau ; Pour trouver ma hutte fidèle, Songe à son toit aigu comme une ruche à miel, Qu'elle n'a qu'une porte, et qu'elle s'ouvre au ciel Du côté d'où vient l'hirondelle. Si tu ne reviens pas, songe un peu quelquefois Aux filles du désert, soeurs à la douce voix, Qui dansent pieds nus sur la dune ; Ô beau jeune homme blanc, bel oiseau passager, Souviens-toi, car peut-être, ô rapide étranger, Ton souvenir reste à plus d'une ! Adieu donc ! - Va tout droit. Garde-toi du soleil Qui dore nos fronts bruns, mais brûle un teint vermeil ; De l'Arabie infranchissable ; De la vieille qui va seule et d'un pas tremblant ; Et de ceux qui le soir, avec un bâton blanc, Tracent des cercles sur le sable ! |
Bonjour Gegouska,
RépondreSupprimerVoilà un texte que je ne connaissais pas du tout. Une découverte ... Je suis restée plus d'1 mois sans venir sur mon blog, je n'ai plus d'ordinateur et je me suis installée à Rambouillet où je n'ai pas encore internet.
Voilà mais je pense à toi ... Je me suis inscrite à ta Newsletter.
Passe un bon dimanche, grosses bises, Véronique
Buonasera Gegouska,
RépondreSupprimerL'Orient a inspiré notre immortel poète, rêve et poésie Victor Hugo n'ayant jamais mis les pieds en Orient "Les Orientales " 41 poèmes à redécouvrir !
Buona serata a te.
Bacioni della tua amica.
Bonjour GEGOUSKA
RépondreSupprimerHeureux de vous retrouvez
en espérant que votre galère est terminé.
On ne change pas du Victor HUGO!
J'espère que vous avez passé
un agréable week-end.
Ici,le froid a l'air de vouloir s'installer.
Le thermomètre n'a pas passé le 6 degrés.
Du coup, nous sommes restés devant la télé,
Le moral n'est pas trop mauvais,
le froid oui, mais la pluie ras le bol!
Je vous souhaite en tous cas
une agréable semaine à venir.
ce matin du moins deux!
AmiCalement
J-G-R-C- 2018
Bonjour L'ami
RépondreSupprimerHeureux de te retrouver,un poème du grand Victor que je ne connaissais pas.Je te souhaite un bon rétablissement prends soin de toi . A+
Joli poème bien illustré ! Bisous
RépondreSupprimerun petit coucou, bon lundi, bisous
RépondreSupprimerUn grand texte ou je reconnais la patte de Victor Hugo que tu bas bien raison d'apprécier autant, Gégouska !
RépondreSupprimer